
Genève (Suisse), 09 sept 2025 (SPS) L'Ambassadeur Oubbi Bouchraya Bachir, Représentant du Front Polisario auprès des Nations Unies et des organisations internationales à Genève, a condamné l'inaction de la communauté internationale 50 ans après l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur le Sahara occidental.
Les coûts de cette inaction et du retard dans la mise en œuvre du droit international ont été lourds, tant sur le plan humain que politique, a fait savoir le diplomate sahraoui, précisant que le fardeau principal incombe au peuple sahraoui, qui a enduré des décennies d'exil, de privations, de répression politique et de pauvreté, en plus du grand nombre de prisonniers politiques détenus dans les prisons marocaines.
Le deuxième fardeau, a-t-il déclaré, incombe au peuple marocain lui-même, qui supporte les conséquences économiques et politiques de l'exploitation par le régime de la question du Sahara occidental pour restreindre les libertés et entraver la démocratie.
Cette situation s’est aggravée par la dégradation des indicateurs socio-économiques, tels que le classement du Maroc au 120e rang de l'indice de développement humain, des taux élevés de chômage et d'analphabétisme, et un déficit budgétaire important.
Le diplomate sahraoui a souligné le coût politique pour la stabilité de la région, soulignant que le conflit a retardé l’intégration de l'Union du Maghreb arabe et perpétué l'instabilité régionale.
Il a également souligné les dimensions multilatérales de l'échec international, notant que les blocs politiques et économiques du Maroc ont entravé le travail de l'Union africaine et des Nations Unies, empêchant la tenue d'un référendum d'autodétermination depuis les années 1990.
Concernant le symbolisme international, l'ambassadeur sahraoui a noté que l'Union européenne, en continuant de soutenir les accords avec le Maroc concernant le Sahara occidental, porte atteinte à sa réputation d'organisation fondée sur des règles et est perçue comme un financier de l'occupation marocaine prolongée.
Pour les Nations Unies, le coût pourrait être encore plus élevé, ayant manqué des occasions cruciales de résoudre le conflit et n'ayant pas réussi à imposer une surveillance internationale des droits de l'homme ni à protéger les ressources naturelles dans un territoire en processus de décolonisation.
La seule solution à même d'assurer la stabilité réside à permettre au peuple sahraoui de s’exprimer librement sur son avenir, conformément à son droit inaliénable à l'autodétermination.(SPS)