
Genève (Conseil des droits de l'homme de l'ONU), 10 2025 (SPS) La Représentante permanente adjointe de l'Afrique du Sud auprès de l'ONU à Genève, Mme Tsholofelo Tsheole, a dénoncé le recours du Maroc à la détention arbitraire comme outil de répression contre les prisonniers politiques sahraouis.
Intervenant à la conférence intitulée «Aucune défense autorisée : le crime d'être sahraoui“, s'est tenu au Palais des Nations à l.initiative de Front Line Defenders, le Service international pour les droits de l'homme et la Fondation Rafto, avec le soutien de la Mission permanente de l'Afrique du Sud, Mme Tsheole a établi un lien direct entre le traitement réservé aux prisonniers sahraouis par le Maroc et l'histoire de l'apartheid en Afrique du Sud.
Elle a décrit la détention arbitraire comme «non seulement une violation des droits humains, mais aussi un instrument visant à démanteler toute forme de résistance pacifique et à instaurer un climat de peur».
Citant des témoignages et des rapports de l'ONU, Tsheole a condamné le recours généralisé aux arrestations sans mandat, à la détention au secret, à la torture et aux procès sans accès à un avocat indépendant.
Elle a noté que les conclusions des mécanismes des droits de l'homme de l'ONU, notamment le Groupe de travail sur la détention arbitraire et le Comité contre la torture, continuent d'être «délibérément ignorées » par les autorités marocaines.
La diplomate sud-africaine a souligné que les abus persistants sont indissociables du déni du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, un principe consacré par le droit international.
Elle a rappelé que le Haut-Commissariat aux droits de l'homme n'a pas été autorisé à se rendre au Sahara occidental pendant neuf années consécutives, malgré des appels répétés à cet effet.
«Cette tragédie humaine se poursuivra, tant que nous ne mettrons pas un terme définitif à l'occupation illégale du Sahara occidental», a déclaré Tsheole, exhortant le Conseil des droits de l'homme à résister à la «sélectivité et au deux poids, deux mesures» dans sa réponse à la crise.
À l'occasion du 50e anniversaire de l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice de 1975 affirmant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, Mme Tsheole a appelé la communauté internationale à ne pas «laisser tomber les Sahraouis».
Parmi les participants figuraient le professeur Mads Andenas, ancien président du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, ainsi que les défenseurs des droits humains sahraouis Ibrahim Moussayih, Hassana Abba et Mahfoud Bechri.
La session était modérée par Tone Sørfonn Moe, avec une allocution d'ouverture de Priyal Sepaha. Elle s'est conclue par les remarques de Mme Tsheole et de la défenseure des droits humains sahraouie, El Ghalia Djimi. (SPS)