L'Algérie refuse de participer au vote sur le projet de résolution sur la MINURSO, car "étant en deçà de ses attentes"

Ammar Ben Jemaa
ven 31/10/2025 - 23:20

 

New York (Nations Unies), 31 oct 2025 (SPS) Après des négociations marathon menées ces derniers jours, l'Algérie a décidé vendredi de ne pas participer au vote sur le projet de résolution du Conseil de sécurité portant sur le renouvellement du mandat de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), estimant que ce texte "est en deçà de ses attentes" et ne contient pas de mention explicite de la proposition du Front Polisario, représentant légitime et unique du peuple sahraoui.

La décision de l'Algérie est intervenue après d'âpres négociations menées par la diplomatie algérienne sur plusieurs fronts et dans différentes capitales, notamment Alger, New York et Washington, qui ont permis de modifier radicalement la teneur du texte proposé, établissant ainsi des fondements et des critères clairs à la volonté du porte-plume de ce projet de résolution, les Etats-Unis d'Amérique, de donner un nouvel élan pour mettre fin à ce conflit dans la région entre le Front Polisario et l'occupant marocain.

Alors que la version initiale du projet était clairement partiale en faveur de la thèse marocaine, le texte de la résolution adopté aujourd'hui (vendredi) a été rédigé de manière à ouvrir la voie à toutes les propositions pouvant être soumises par les deux parties, et souligne que la solution définitive doit s'inscrire dans le cadre de la Charte des Nations unies et des principes du droit international, être mutuellement acceptée par les deux parties et permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination.

La version finale de la résolution réaffirme le rôle de la MINURSO dans le soutien aux efforts de l'envoyé personnel de l'ONU pour trouver une solution politique pacifique et mutuellement acceptée par les deux parties.

Le document final a également renouvelé le mandat de la MINURSO pour une durée d'une année au lieu de la période de trois mois prévue dans le texte proposé, tout en laissant à la disposition du Secrétaire général de Nations Unies la possibilité de reconsidérer l'avenir et le mandat de la mission, en tenant compte du processus des négociations entre les deux parties.

L'Algérie est parvenue à inclure un élément essentiel, à travers lequel le Secrétaire général de Nations unies et son envoyé personnel sont désormais tenus d'appliquer l'ensemble des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, mettant fin ainsi au fait que les précédents textes fassent mention uniquement des résolutions adoptées depuis 2007. Ainsi, le nouveau texte place toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité sur un pied d'égalité.

Selon plusieurs sources concordantes, l'Algérie a réussi à convaincre un certain nombre de pays membres du Conseil d'exercer des pressions sur les Etats-Unis d'Amérique afin de les amener à retirer les termes qualifiant la proposition marocaine d'autonomie de "plan sérieux, crédible et réaliste", en sus de la considérer comme une option parmi d'autres propositions pouvant être présentées par les parties dans le cadre du processus de négociation devant aboutir, conformément à la même résolution, à l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination.

Cette position de l'Algérie vient réaffirmer qu'elle demeure souveraine dans ses décisions, qu'elle ne cèdera à aucune pression, ni chantage, quelle qu'en soit l'intensité ou l'origine, et qu'elle ne ménagera aucun effort pour défendre les droits des peuples opprimés y compris le droit du peuple sahraoui à choisir librement son destin. (SPS)

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