
Paris,02 juin 2025 (SPS) L’Association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD) a dénoncé lundi l'expulsion, par les autorités marocaines, d'au moins 14 militants et hommes politiques européens venus au Maroc dans le cadre de la "Marche de la Liberté" en solidarité avec les détenus politiques sahraouis.
"Le Maroc prétend défendre le respect des droits humains, et pourtant il vient à nouveau d’expulser 14 personnes dont quatre élus français et espagnols", indique l'association qui fait état d'actes de violence de la part de la police marocaine à l'arrivée du ferry transportant les militants à Tanger depuis l'Espagne.
"Pouvions-nous espérer avec toutes celles et tous ceux qui ont marché, manifesté, écrit aux prisonniers politiques sahraouis depuis le 30 mars à Ivry, que les 14 délégués de la marche, pourraient pacifiquement entrer au Maroc, rencontrer à Rabat les familles des prisonniers et avoir la possibilité d’approcher la prison de Kénitra pour avoir de leurs nouvelles et leur remettre les très nombreux courriers écrits depuis deux mois ?", s'est interrogée l'AARASD dans un communiqué.
"Non ! La délégation fortement malmenée par une police marocaine nombreuse qui avait investi le ferry Tarifa -Tanger, ne les a pas laissés quitter le ferry, les empêchant sans notification d’expulsion et sans aucune explication d’entrer au Maroc", ajoute le même texte.
"Quelle conduite scandaleuse ! Claude Mangin-Asfari (militante française dont l'époux est détenu au Maroc), qui conduisait la délégation, n’a pas vu son mari depuis plus de 5 ans. Elle nous a dit dès sa sortie du ferry combien cette nouvelle expulsion lui était douloureuse mais combien aussi elle était fière et rassurée d’être autant entourée", ajoute l'association.
"Comment ne pas condamner cette nouvelle expulsion qui témoigne d’une opposition radicale des autorités marocaines pour toute expression contraire à leur exaltation nationaliste, qui depuis 50 ans occupe un territoire qui n’est pas le leur ?", s'insurge l'association. Elle estime que le Maroc est un Etat "qui s’affiche résolument en opposition aux résolutions de l’ONU et bafoue le droit international et le droit de la décolonisation".
"L’Association des Amis de la RASD a soutenu depuis sa préparation et son départ à Ivry le 30 mars, cette marche pour la libération des prisonniers politiques sahraouis et a fait partie de la délégation qui vient d’être expulsée. Cette marche pour la libération des détenus sahraouis, elle va la poursuivre sous d’autres formes, c’est un combat qui s’inscrit dans la nécessaire application du droit international et pour le respect des droits humains, partout où ils sont bafoués", promet-elle.
La "Marche de la Liberté", entamée il y a deux mois, devait s'achever le 31 mai à la prison de Kénitra, au Maroc où sont détenus arbitrairement des prisonniers politiques sahraouis. Elle aura couvert, en tout, une distance de 3.000 km (à pied, en vélo, en voiture, en transports en commun).
Elle a fait plusieurs escales dans des villes françaises et espagnoles, au cours desquelles des tables rondes, des conférences, des rencontres avec des élus, des expositions et autres activités ont été organisées afin de faire connaître la cause sahraouie.(SPS)