Le Danemark refuse de soutenir un projet d'énergie renouvelable au Sahara occidental occupé

sam 12/07/2025 - 16:03

 

Copenhague, 12 jul 2025 (SPS) Le gouvernement danois a refusé de soutenir un projet au Sahara occidental occupé de la société "GreenGo Energy", spécialisée dans la production d'énergie renouvelable, révèle le journal d'investigation danois "Danwatch".

Sollicité par le P-DG de la société Anders Heine Jensen, pour des conseils sur ses activités dans le territoire occupé, l'ambassadeur du Danemark au Maroc de l'époque, Jesper Kammersgaard avait "expliqué la position danoise (et celle de l'Union européenne) sur le conflit et transmis la résolution parlementaire" sur le Sahara occidental, indique ce journal.

"Avec la résolution parlementaire, l'ambassadeur rappelle que le Parlement danois a convenu en 2016 que les entreprises danoises devaient "faire preuve d'une prudence particulière" lorsqu'elles s'engagent au Sahara occidental et veiller à ce que leurs activités commerciales soient conformes aux intérêts de la population locale", souligne le "Danwatch".

L'année dernière, GreenGO a tenté sans succès de conclure un contrat controversé avec le gouvernement marocain pour un projet au Sahara occidental occupé.

Selon ce journal, le ministère danois des Affaires étrangères a confirmé dans un courriel qu'il n'aide pas les entreprises danoises souhaitant exercer des activités au Sahara occidental.

"Le ministère danois des Affaires étrangères ne fournit pas de conseils sur les activités commerciales au Sahara occidental, mais peut, sur demande, informer les entreprises sur le cadre général d'engagement au Sahara occidental. Ces informations s'appuieront sur la résolution du Parlement danois sur le Sahara occidental de 2016 (V79), dans laquelle le Parlement, à l'unanimité, appelle les entreprises danoises à faire preuve d'une prudence particulière lorsqu'elles s'engagent dans les territoires non autonomes comme le Sahara occidental, et à veiller à ce que leurs activités commerciales ne portent pas préjudice à la population", a écrit le ministère.

Erik Hagen, membre du conseil d'administration de Western Sahara Resource Watch (WSRW) et directeur de l'initiative norvégienne, le Comité de soutien au Sahara occidental, a salué, à ce titre, la décision du ministère des Affaires étrangères de ne pas fournir de conseils sur les activités commerciales au Sahara occidental.

"A l'heure où certains Etats européens affichent leur soutien à l'occupation du Sahara occidental par le Maroc, il est encourageant de constater que l'ambassade du Danemark refuse clairement d'aider les milieux d'affaires du territoire. Il est dans la nature du droit international que les Etats doivent s'abstenir de toute action qui favorise les violations du droit international, et dans ce cas précis, il apparaît que l'ambassade du Danemark a agi avec habileté", a-t-il déclaré.

Dans une lettre adressée, récemment à GreenGo Energy, WSRW appelle cette dernière à "respecter les normes éthiques", "d'adhérer aux principes fondamentaux de transparence" et de "prendre en compte les arrêts" de la Cour de justice de l'UE du 4 octobre 2024 concernant le Sahara occidental.

L'ONG souligne que ces arrêts réaffirment les principes fondamentaux du droit international applicables au territoire.  Ces arrêts, poursuit-elle, confirment que "le Sahara occidental constitue un territoire distinct de celui du Royaume du Maroc" et que ce dernier "n'exerce aucune souveraineté ni aucun mandat administratif sur le Sahara occidental".

Par conséquent, "les eaux adjacentes au Sahara occidental ne peuvent être considérées comme faisant partie de la zone de pêche marocaine, des eaux territoriales, de la zone économique exclusive, ni de toute autre notion utilisée pour décrire le rôle du Maroc vis-à-vis des eaux au large du Sahara occidental", a-t-elle ajouté.

WSRW rappelle également que ces arrêts soulignent que "le peuple du Sahara occidental doit être considéré comme une tierce partie aux accords conclus par l'UE avec le Maroc et, à ce titre, aucun accord ne peut affecter son territoire sans son consentement, corollaire du droit à l'autodétermination".

"La Cour affirme clairement que le droit au consentement appartient au peuple du Sahara occidental, et non à la population du territoire", a-t-elle insisté, relevant que cette Cour "a fermement établi la position du Front Polisario, représentant du peuple du Sahara occidental reconnu par l'ONU, quant à sa capacité de saisir les tribunaux de l'UE au nom du peuple sahraoui, et à son droit d'accès à la Cour pour défendre son droit à l'autodétermination".(SPS)

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