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Sahara occidental : l'ex-MAE espagnole évoque le chantage fait par Rabat à Madrid

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Madrid, 28 juil 2022 (SPS) L'ex-ministre des Affaires étrangères espagnole, Arancha Gonzalez Laya, a évoqué le chantage fait par le Maroc à son pays pour qu'il change sa position sur la question sahraouie, en utilisant notamment la migration comme moyen de pression.
Interrogée dans un entretien au quotidien El Diario Montanes sur la pression exercée par Rabat sur Madrid dans le dossier du Sahara occidental, Mme Arancha Gonzalez a répliqué : "Personne n'est dupe".
Et d'évoquer encore le chantage du Makhzen : "Ce que je crois, c'est que l'Union européenne (UE), après différents épisodes à la frontière avec la Turquie et la Biélorussie et aussi avec le Maroc, a clairement rejeté l'utilisation de la migration comme arme politique".
"Tous les efforts doivent être faits pour éviter le recours à des personnes en situation de grande vulnérabilité", a-t-elle martelé.
L'ancienne cheffe de la diplomatie est revenue par ailleurs sur l'hospitalisation du président sahraoui Brahim Ghali en Espagne, qui a déclenché la crise avec le Maroc. Elle a expliqué qu'il y avait un problème qui précédait cet acte humanitaire, et il y avait déjà eu des mouvements migratoires très importants auparavant.
"L'affaire précède l'arrivée de Ghali en Espagne. Il ne serait en aucun cas acceptable que quelqu'un nous dise comment faire de l'action humanitaire", a-t-elle averti.
Sur un autre registre, Mme Arancha Gonzalez a insisté sur l'importance des négociations pour aboutir à une solution au conflit du Sahara occidental occupé par le Maroc et de soutenir les efforts de l'Envoyé personnel du SG de l'ONU pour le dossier.
"Ce que je dis et soutiendrai c'est qu'il faut une solution au problème du Sahara occidental et qu'elle ne peut venir que d'une négociation entre parties (Maroc et Front Polisario, NDLR). Seule une négociation entre les parties sera efficace à moyen terme, il faut aussi soutenir les efforts du médiateur de l'ONU", a-t-elle encore affirmé.
Et de souligner qu'il y a "des questions de politique étrangère dans lesquelles l'Espagne est un acteur de plus et d'autres dans lesquelles elle est un acteur protagoniste, comme dans le conflit au Sahara occidental". (SPS)
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