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Le Maroc commet des crimes de guerre et contre l'humanité dans les territoires occupés (CONASADH)

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Chahid El-Hafedh, 18 nov 2020 (SPS) Les autorités marocaines commettent des crimes de guerre et contre l'humanité dans les territoires sahraouis occupés, en se vengeant sur des manifestants réclamant pacifiquement l'indépendance du Sahara occidental, a alerté mardi la Commission nationale sahraouie des droits de l'Homme (CONASADH) dans une communication lors de la 67e session de la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples (CADHP).
"Nous vous avisons de la gravité de la situation aujourd'hui dans les villes occupées, suite aux pratiques irresponsables et violations éhontées des droits de l'Homme que commettent les autorités de l'occupation à l'encontre des civils sahraouis", a précisé Abba Al-Haissan, président de la CONASADH participant à la réunion tenue par vidéoconférence. La Commission indique que ces actes ont été commis immédiatement après l'agression perpétrée contre les civils sahraouis qui manifestaient pacifiquement dans la zone tampon d'El-Guerguerat, rappelant l'encerclement ou encore le blocus policier imposés sur l'ensemble des villes sahraouies occupées.
"Une telle situation a engendré un climat inédit d'horreur et d'intimidation qu'ont fait régner les autorités marocaines à travers des perquisitions des domiciles des sahraouis, voire des campagnes d'arrestations arbitraires en réprimant les manifestations pacifiques, et en exerçant toutes formes de torture", a-t-il relevé.
A noter que les détenus politiques sahraouis sont exposés quotidiennement dans les geôles marocaines à un double danger, torture et harcèlement d'une part, et risque de contamination à la Covid-19 propagée dans les lieux de détention, d'autre part, a-t-il souligné.
Lors de la réunion de la CADHP, dont la principale mission est d'examiner la situation des droits de l'Homme en Afrique, Abba Al-Haissan a présenté un exposé sur les derniers développements de la question sahraouie après l'agression militaire perpétrée par le Maroc, le 13 novembre passé.
Il a rappelé, dans ce cadre, les dispositions de la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, notamment l’article 21 relatif au droit de souveraineté des peuples sur leurs richesses naturelles, soulignant que le Maroc est le seul pays africain qui n’a pas ratifié cette charte et n’a pas autorisé la Commission africaine à se déplacer aux territoires occupés de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) pour l’application et la mise en œuvre de plusieurs décisions issues du sommet de l’UA. "C’est un comportement irresponsable qui soulève nombreuse questions", a-t-il affirmé.
Et d'appeler, par là même, la CADHP à assumer en urgence ses responsabilités en condamnant cette agression contre un pays africain occupé, et de prendre sans délai les mesures nécessaires pour la protection des civils sahraouis sous l’occupation marocaine, conformément à la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et les conventions internationale y afférentes.
Aussi, a-t-il invité la commission de l’UA à rendre aux territoires occupés pour enquêter sur les violations commises contre le peuple du Sahara Occidental.
Le Président de la Commission nationale sahraouie des droits de l'Homme, Abba Al-Haissan, avait appelé la CADPH à prendre des mesures immédiates pour protéger les civils sahraouis sous l'occupation marocaine et à se rendre, en toute urgence, dans les régions occupées de la République sahraouie pour y constater les graves violations des droits de l'Homme, perpétrées impunément au vu et au su du monde entier.
Dans un communiqué rendu public mardi, l’ISACOM a fait état d’une grave détérioration de la situation des droits de l’Homme dans les villes sahraouies occupées, notamment avec la poursuite des opérations de perquisition des domiciles de familles sahraouies, menées par les forces d’occupation marocaines tout de suite après l’attaque de vendredi dernier ayant ciblé des manifestants pacifiques regroupés au niveau de la brèche illégale d’El-Guerguerat. (SPS)
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