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Le Maroc a eu recours à son armée pour réprimer les manifestants sahraouis à El Ayoun

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Alger, 23 juil 2019 (SPS) Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek a exprimé, mardi, sa ferme condamnation de l'escalade marocaine dans les territoires sahraouis occupés, dont le dernier épisode sanguin est survenu dernièrement à El Ayoun occupée, où le Maroc "a eu recours aux forces de l'armée pour exécuter son plan criminel odieux", ayant fait plusieurs victimes dont une jeune sahraouie tuée, des dizaines de blessés et 140 sahraouis arrêtés.
S'exprimant lors d'une conférence de presse au siège de l'ambassade sahraouie à Alger, le ministre des AE a tenu d'abord à adresser ses félicitations à l'équipe algérienne de football pour son exploit en Egypte et son sacre dûment mérité lors de la Coupe d'Afrique des nations (CAN-2019), avant de déplorer, voire d'exprimer sa vive consternation vis-à-vis des pratiques ignobles des autorités marocaines à l'encontre des populations sahraouies, sorties fêter cette victoire.
"Le Maroc a étouffé la joie des Sahraouis, en faisant intervenir ses forces de répression et en resserrant l'étau autour des  quartiers, rues et ruelles des villes occupées", a regretté M. Ould Salek.
"Vendredi, jour de la grande victoire remportée par les combattants du désert, a été l'occasion pour le peuple sahraoui de sortir en groupes, homme, femme et enfants, brandissant des drapeaux sahraouis et algériens, lors de marche de célébration, scandant, entre autres, des slogans revendiquant l'autodétermination et d'autres contre l'occupation marocaine illégale".
Pour M. Ould Salek, ce qui s'est passé à El Ayoun occupée "est plus qu'odieux, d'autant plus que des ordres ont été donnés aux unités militaires, aux forces de police et aux unités spéciales marocaines, en vue d'intervenir dans cette ville où des actes barbares sont commis de jour comme de nuit".
Les forces de l'occupation marocaine, poursuit M. Ould Salek "ont utilisé des balles réelles, des balles en caoutchouc et des canons à eau pour réprimer ces manifestations, et même des voitures, entraînant la mort de la jeune sahraouie, Sabah Othman Hmeida, âgée de 23 ans, percutée volontairement par un véhicule de la police marocaine.
Outre l'arrestation de plus de 140 Sahraouis, les forces de l'occupation marocaine ont procédé à des perquisitions de domiciles dont tous les occupants ont été torturés, sans exception aucune, pour y créer un climat de terreur et de peur.
Pour Ould Salek, cette nouvelle vague de répression lancée à l'encontre du peuple sahraoui dans les territoires occupés intervient dans un climat politique marqué notamment par l'isolement des régions sahraouies occupées et l'interdiction des visites des journalistes et des observateurs internationaux, outre la France qui campe sur sa position au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, en s'opposant à l'extension des prérogatives de la "MINURSO" pour inclure l'observation des droits de l'Homme et  l'établissement de rapports à cet effet.
La position de la France "permet à l'occupation marocaine de poursuivre sa politique de répression, qui est en totale contradiction avec les valeurs de justice et les droits de l'Homme, prônés par les politiques de la Cinquième République", a-t-il soutenu.
Pour rappel, le président de la République, Brahim Ghali avait demandé au secrétaire général des Nations Unies de mener une enquête indépendante sur les circonstances de l'assassinat de la jeune sahraouie, Sabah Othman Hmeida, et des dizaines d'autres victimes sahraouies.
En dépit de toute cette souffrance et de la répression exercée à l'encontre du peuple sahraoui, M. Ould Salek a fait savoir que "le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination ne peut, en aucun cas, être ignoré", soulignant que "toute issue proposée à ce conflit hors du principe d'autodétermination est vouée à l'échec".
Le peuple sahraoui dans la ville d'El Ayoun et partout dans les territoires occupés ont adressé un message fort, pour "revendiquer, de manière pacifique, son droit reconnu au niveau international, depuis plus de 28 ans, en acceptant le cessez le feu, sous condition que le Maroc approuve l'organisation d'un référendum d'autodétermination, contribuant, ainsi, aux efforts de la Communauté internationale visant à surmonter les entraves et les manœuvres auxquelles recourt le Maroc, avec le soutien et la complicité du Conseil de sécurité.
Mettant en garde contre la persistance de la situation actuelle, le ministre des AE a dit que la partie sahraouie imputait toute la responsabilité au Maroc dans l'escalade induite par la poursuite de l'occupation illégale du Sahara Occidental et de la répression brutale de son peuple. (SPS)
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