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Des dizaines d’associations sahraouies appellent à voter contre l’accord de pêche Maroc-UE incluant le Sahara occidental

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Bruxelles, 11 fev 2019 (SPS) Quelque 98 associations sahraouies ont appelé les eurodéputés à voter contre l’accord de pêche UE-Maroc élargi aux territoires sahraouis occupés, soulignant que ce texte vise à "piller les ressources naturelles du Sahara occidental" et contribue "à la prolongation de l’occupation marocaine".
A la veille de la tenue d'une séance plénière au Parlement européen, la société civile sahraouie a adressé un appel aux eurodéputés leur demandant de voter contre l’inclusion du Sahara occidental occupé dans le champ d’application de l’accord de pêche UE-Maroc.
Des acteurs de la société civile sahraouie, issus d'organisations actives dans les territoires occupés et libérés, des camps de réfugiés et de la diaspora ont saisi les députés européens afin de défendre la légalité et le droit du peuple sahraoui et de sauver "l’image" de l’Union européenne en tant qu’"institution défendant la démocratie, les droits de l’Homme et l’Etat de droit".
"Nous vous demandons de prendre vos responsabilités constitutionnelles et d’agir en tant que pouvoir législatif, de défendre votre propre tribunal et ne pas être séduit par la propagande et les revendications sans fondement des +avantages+ par la Commission européenne", ont écrit les associations sahraouies dans leur appel.
Dans ce contexte, le collectif des organisations sahraouies a rappelé que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait statué à deux reprises (21 décembre 2016 et 27 février 2018) que le Sahara occidental est un territoire "séparé" et "distinct" du Maroc et que le Royaume marocain n’a pas de souveraineté sur le Sahara occidental.
La CJUE avait précisé dans ses arrêts que les accords UE-Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental et que le consentement du peuple sahraoui est un principe préalable à tout accord concernant ce territoire non autonome, ont mentionné les organisations. 
Déplorant "le manque d’efforts de la part de la Commission européenne pour obtenir le consentement du peuple du Sahara occidental et l’engagement responsable dans la négociation avec le Front Polisario", la société civile sahraouie a affirmé avoir assisté "à une tentative de la Commission de tromper et de diviser le peuple du Sahara occidental au cours de fausses consultations".
Affirmant que le peuple sahraoui est "largement exclu du secteur de la pêche", la société civile sahraouie a, en outre, souligné que "l’accord de pêche Maroc-UE ne fera que renforcer "l'exclusion" des populations sahraouies et élargir "le contrôle extérieur et illégal sur l’exploitation" de ses ressources halieutiques.
Elle a ajouté, dans le même ordre d'idées, qu'un renvoi à la CJUE peut être une "option alternative pour ceux qui ont encore des doutes quant à la clarté des décisions de la CJUE relatives aux accords Maroc-UE".
"Nous sommes déçus par l’approbation par le Conseil d’un accord qui vise à piller illégalement les ressources naturelles de notre patrie occupée-Sahara occidental- et qui contribue directement à la prolongation de l’occupation, la souffrance de notre peuple et renforce la présence illégale et militaire du Maroc sur notre territoire", a regretté la société civile sahraouie.
A cet égard, elle a invité l’UE à soutenir le processus de paix des Nations unies et les efforts déployés par Horst Kohler, son envoyé spécial, pour reprendre les négociations entre le Front Polisario et le Royaume marocain, ainsi qu'à contribuer de "manière constructive à la décolonisation formelle du Sahara occidental".
Notons qu'un rassemblement a été tenu mercredi dernier devant le Parlement européen de Bruxelles à l’appel de l’Association de la diaspora sahraouie en Belgique.
Les manifestants étaient rassemblés sur la Place du Luxembourg afin d’appeler les eurodéputés à voter contre le projet d'accord de pêche Maroc-UE.
Des députés européens (issus du S&D, de l’ALDE, de la GUE et des Verts) s'étaient également joints aux manifestants, signe qu’une fronde multipartite se met en place à quelques jours du vote en séance plénière. (SPS)
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