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Des ONG dénoncent les violences marocaines contre les journalistes sahraouis

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Genève, 22 déc 2018 (SPS) L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains a condamné fermement, samedi, la détention arbitraire et les violences à l’encontre de la journaliste sahraouie Nazha El Khalidi par la police marocaine, appelant les autorités du Royaume de "garantir en toutes circonstances le droit de mener des activités pacifiques et légitimes de défense des droits humains".
Dans un appel "urgent" adressé aux autorités marocaines, l’Observatoire, issu d’un partenariat entre l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), a dénoncé fermement "la détention arbitraire" par la police marocaine de Nazha El Khalidi, journaliste et membre du collectif sahraoui Equipe Media, survenue le 4 décembre dernier à Laâyoune occupée, alors qu’elle filmait des violences policières visant les participants à une manifestation de soutien à la cause sahraouie.
La journaliste sahraouie, correspondante de la "RASD TV", a été amenée au Commissariat de la police marocaine et détenue pendant quatre heures avant d'être libérée sans qu’aucun chef d’inculpation ne soit retenu contre elle, a fait savoir l'Observatoire dans son document, dont l'objet porte sur la dénonciation d'une "détention arbitraire et des entraves à la liberté de rassemblement pacifique et d’information".
S'appuyant sur des sources d'informations locales fiables, l'ONG a ajouté que "Mme El Khalidi a été agressée par la police marocaine lors de son arrestation et a eu à subir d'autres violences sur le trajet vers le Commissariat", précisant que "ce n'est pas la première fois que la journaliste sahraouie est détenue par la police marocaine pour avoir filmé une manifestation".
"Le 21 août 2016, Mme Nazha El Khalidi a été détenue pendant une nuit au Commissariat, où elle aurait été maltraitée et interrogée dans le cadre de sa couverture d'une manifestation. La police a saisi sa caméra et ne la lui a jamais restituée", a indiqué l’ONG tout en rappelant que d'autres membres de l'Equipe Media ont été également harcelés par la police marocaine.
A ce propos, l’Observatoire a cité "l’entrée par effraction", le 12 novembre 2018, des militaires marocains dans la maison de Mohamed Mayara, membre d'Equipe Media et qui avait interrogé sa famille. S'élevant contre ces pratiques, l’Observatoire a condamné la détention arbitraire et les violences des autorités policières marocaines à l’encontre de Nazha El Khalidi et de journalistes sahraouis, soulignant que ces actions ne visent qu’à "sanctionner les activités de défense des droits humains" dans les territoires sahraouis occupés.
A cet effet, l’Observatoire a demandé aux autorités marocaines, notamment celles des Affaires étrangères, de la justice et de la protection des droits de l'Homme de "garantir en toutes circonstances le droit de mener des activités pacifiques et légitimes de défense des droits humains" et à mettre un terme à "toute forme de harcèlement, y compris au niveau judiciaire" à l’encontre des membres du collectif Equipe Media.
L’ONG a appelé, en outre, les autorités marocaines à se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU en décembre 1998, ainsi qu’aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par le Maroc. (SPS)
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