Aller au contenu principal

La déclaration de Trump n’aura pas le soutien de la communauté internationale

Submitted on

Bir Lahlou (Territoires sahraouis libérés), 16 déc 2020 (SPS) Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a indiqué mercredi que l'annonce du président américain sortant de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental "n’aura aucun soutien de la part de la communauté internationale", affirmant que cette démarche n’avait aucune valeur juridique.
Dans une interview accordée à une radio colombienne depuis les territoires sahraouis libérés, M. Ould Salek que indiqué que "la déclaration de Trump n’aura aucun soutien de la part de la communauté internationale car, à la base, elle ne reconnaît aucune souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara occidental". A ce propos, il a rappelé que la charte de l’ONU et l’acte constitutif de l’Union africaine (UA) sont basés sur la reconnaissance et le respect des frontières héritées de la colonisation.
Aussi, lors du Sommet de l’UA tenu la semaine dernière sous le thème: "faire taire les armes", il a été décidé la réactivation du mécanise de la TROIKA et dont le travail est fondé sur le Droit international (-Respect des frontière héritées de la colonisation, -Droit à l’indépendance et non accaparement des territoires par la force), qui a pour but de rassembler les parties prenantes au conflit, à savoir la RASD et le Maroc autour d’une table pour travailler ensemble à la solution de ce conflit.
Le Chef de la diplomatie sahraouie a condamné cette déclaration en affirmant qu’"elle n’a aucune valeur juridique et qu’il ne s’agissait là que d’une annonce faite par un président en fin de mandat, ne reflétant en réalité qu’un avis personnel, car les Etats-Unis en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU au même titre que les autres membres permanents, ne reconnaissant aucune souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental". Il a, par ailleurs, fait référence à l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ), rendu par jugement en 1975 qui n’établit aucun lien entre le Sahara occidental et le Maroc, avant l’abandon de l’Espagne de ce territoire.
Dans ce sillage, M. Ould Salek a insisté sur le respect de la légalité internationale et a rappelé par ailleurs, que l’Union européenne (UE) ne reconnaissait pas la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
Après le rappel historique et les différentes étapes qu’a connues le Sahara occidental depuis la colonisation marocaine en 1975 et jusqu’à 1991,  date de la conclusion du cessez-le-feu entre la RASD et le Maroc sous l’égide de l’ONU et la mise en place de la mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (MINURSO), le diplomate sahraoui a mis l’accent sur les obstacles érigés par le Maroc quant à l’application des résolutions de l’ONU y afférentes.
M. Ould Salek a indiqué que le royaume a toujours fait en sorte d’entraver, notamment, le travail des différents envoyés personnels du Secrétaire général de l’ONU et de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO).
A ce sujet, le responsable sahraoui, a mis l'accent sur la complicité du Conseil de sécurité à sa tête la France qui depuis 1991, bloque le processus de l’organisation d’un référendum au Sahara occidental.
Sur un autre chapitre, M. Mohamed Salem Ould Salek pense que la nouvelle administration du président américain élu Joe Biden "facilitera la mise en œuvre de l’accord de 1991 et œuvrera pour le respect de la légalité internationale, en obligeant le Maroc à respecter ses engagements initiaux, au regard du poids des Etats-Unis en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU".
De même, il souligne que l’Espagne a une dette et une responsabilité historiques qu’elle doit assumer pleinement devant la communauté internationale, vu qu’elle demeure la puissance administrante des territoires du Sahara occidental au regard du Droit international.(SPS)
020/090/700