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Quatrième commission: les pétitionnaires pressent l’ONU de tenir un référendum d’autodétermination au Sahara occidental

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New York, 06 oct 2017 (SPS) Les Nations Unies doivent mettre fin au blocage du processus de paix au Sahara occidental en organisant un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, ont indiqué jeudi des  pétitionnaires à la Quatrième Commission de décolonisation de l'ONU,  soulignant qu’il était temps pour l’organisation onusienne de se "libérer  des intérêts égoïstes" de quelques pays.
Le député français, Jean-Paul Lecoq, connu pour son soutien à la cause  sahraouie, a souligné qu'"en acceptant le cessez-le-feu proposé par l’ONU,  les Sahraouis avaient placé leur confiance dans la force de la diplomatie".
Mais avec le blocage du processus, il y a le risque de voir "une troisième  génération de Sahraouis sacrifiée sur l’autel de la Realpolitik grandit", a-t-il dit.
"En jetant l’éponge de la diplomatie", les Sahraouis pourraient envisager  des voies moins pacifiques. "Le plus cynique, a-t-il ajouté, est que les  hésitations et les blocages au sein de l’ONU favorisent largement le  Maroc". Le pétitionnaire a ensuite dénoncé le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental "aussi bien par le Maroc que par les  entreprises multinationales".
M. Lecoq s’est dit alarmé par "une situation d’injustice chronique, la  proximité avec l’instabilité sahélienne, et le désœuvrement d’une grande partie de la jeunesse sahraouie". L’élu français a averti que "toutes les conditions sont aujourd’hui  réunies pour que la situation bascule dangereusement" dans la région.
"L’heure est venue pour que l’ONU se libère des intérêts égoïstes de  quelques pays et qu’elle mette fin à ce conflit en organisant un référendum  d’autodétermination", a-t-il déclaré.
Intervenant de son côté, M. Stefano Vaccari, président du groupe  interparlementaire italien d'amitié avec le peuple sahraoui, a souligné à plusieurs reprises que le peuple sahraoui attendait depuis 26 ans  l’organisation d’un référendum sur le statut du Sahara occidental, rappelant qu’il était "le seul moyen pour rétablir la loi internationale  dans cette zone".
Il a ensuite accusé le Maroc d’avoir dressé de nombreux obstacles pour  empêcher la tenue de ce référendum. M. Vaccari a espéré que la résolution  finale de l’ONU sur cette question saura mettre fin à "l’un des derniers  processus de décolonisation encore en cours dans le monde".
Prenant la parole au cours de ce débat consacré essentiellement à la  question sahraouie, Kamal Bazai, de Projekt Gruppe Westesahara, a dénoncé  les violations des droits de l’homme commises par le Maroc. "Les  prisonniers politiques sahraouis et les manifestations sont réprimés",  s’est il indigné devant la quatrième commission chargé de la  décolonisation.
M. Bazai a appelé les Nations Unies à "ne pas oublier l’occupation du  Sahara occidental par le Maroc", soulignant que "le processus de décolonisation n’a pas été achevé et que le peuple du Sahara occidental  attend toujours le référendum d’autodétermination".
Le pétitionnaire a estimé que le mandat de la Mission des Nations Unies  pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) devrait  inclure la surveillance des droits de l’homme, réclamant, par ailleurs, la  libération des prisonniers sahraouis.
S’exprimant lors de la cinquième séance consacrée à la décolonisation des  territoires non autonomes, Ahmed Mohamed Fall, de Natural ressources Watch  a évoqué la réalité des territoires occupés. Il a dénoncé la politique  économique du Maroc et "la volonté de contrôle de la démographie pour faire  des Sahraouis une minorité sur son territoire ".
"La pêche constitue une grande partie du secteur économique marocain mais  les Sahraouis n’en bénéficient pas", a-t-il relevé. "Nous ne possédons que  2,7% des terres agricoles, et il n’y a qu’une dizaine de Sahraouis qui  travaillent dans le  phosphate", a-t-il indiqué.
M. Fall a appelé le Conseil de sécurité à "déterminer une date pour le  référendum ou alors laisser le peuple sahraoui obtenir son indépendance,  même au prix d’une lutte armée ".
Pour sa part, Karim Mustapha de Referendum Now, a expliqué que le Maroc  cherchait à pousser les Nations Unies à "déclarer ce conflit comme  ingérable, mais avait échoué".
"Le peuple du Sahara occidental croit en l’autorité des Nations Unies,  contrairement au Maroc. Exercez votre rôle et n’oubliez pas votre responsabilité morale, nous faisons appel à votre conscience humaine",  a-t-il ajouté.
Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non-autonomes, donc  éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur octroi de l'indépendance aux pays et peuple  coloniaux, le Sahara occidental, dernière colonie d'Afrique, est occupé par  le Maroc depuis 1975, soutenu par la France. (SPS)
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