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La conférence de Lisbonne appelle l’UE au respect de la décision de la CJUE concernant le Sahara occidental

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Lisbonne (Portugal), 01 jun 2017 (SPS) La conférence tenue à la faculté de droit de l'Université de Lisbonne a adopté un appel, signé par les éminents juristes ainsi que les personnalités présentes, pour demander aux pays membres de l’Union européenne et à la Commission européenne de respecter la décision de la Cour européenne de justice du 21 décembre.
"Toute tentative de passer outre cette décision est illégale et immorale et constituera un obstacle devant les efforts de la communauté internationale pour une solution juste et durable de la question du Sahara occidental", a-t-on estimé .
Le premier intervenant a été M. José Manuel Pureza, vice-président du parlement portugais. Au cours de son intervention consacrée à la géopolitique et l'ordre légal, il s'est référé à plusieurs reprises à la question du Sahara occidental. Il a rappelé combien était difficile concrétiser le rêve d'un Timor-Leste indépendant. Pour ensuite préciser que toutes les luttes de libération semblent, toujours au départ, des missions impossibles.
Ils semblent comme des rêves, mais  la persévérance et la détermination ajoutée à la légalité de la cause finissent toujours par faire la différence. Aujourd'hui Timor est un pays indépendant comme demain le Sahara occidental et la Palestine jouiront de leur droit légitime à l'autodétermination. Le temps est en faveur du peuple du Sahara occidental. Notre rôle, le rôle de la solidarité internationale est de briser le silence que veulent imposer les occupants et donner encore plus de visibilité à la cause du peuple sahraoui comme nous avons fait pour le Timor.
Le Professeur Lauri Hannikainen de l'Université de Helsinki a pour sa part fait une intervention sur le thème des graves violations du droit international prenant en exemple le Sahara occidental, Timor et la Palestine. Certainement dit-il Le Maroc et Israel feront tout pour maintenir l'occupation des territoires qu'ils contrôlent au Sahara occidental et en Palestine, mais les avancées ces dernières années au niveau international mettent en difficulté cet état des faits. Notamment pour la Sahara occidental la dernière décision de la Cour européenne de Justice qui statue que les accords entre l'Union Européenne et le Maroc ne doivent pas inclure le Sahara occidental est une bonne nouvelle.
Cela veut dire que l'Europe doit mettre un terme à son soutien au Maroc. Cela crée l'espoir que l'Europe va soutenir les droits légitimes du peuple sahraoui. Peut être aussi que l'Union africaine pourra jouer un rôle plus important  depuis l'admission du Maroc en son sein surtout que ce lui-ci ne pose plus la condition de l'expulsion de la RASD de l'organisation continentale.
+Le président de l’observateur des ressources naturelles du Sahara occidental, Erik Hagen a fait une présentation sur le pillage des ressources naturelles sahraouies soulignant en particulier la responsabilité de l’Europe citant dans ce cadre certaines societés portugaises qui importent des tomates, du poisson et surtout du sable pour les plages de l’ile de Madeira.
Kathlyn Thomas, ancienne chargée des affaires légales à la MINURSO et membre du Conseil des affaires internationales de l’Association des juristes Bar Association de New York a parlé des aspects légaux et des ramifications politiques du conflit. Elle a rappelé les entraves erigés par le Maroc au processus d’identification dans le but de bloquer le processus référendaire et retarder la décolonisation du Sahara occidental.
Les Professeurs Clive Symmons de Trinity College de Dublin en Irlande, Manfred Hinz de l’Université de Bremen en Allemagne et  Rui Moura Ramos de l’Université de Coimbra au Portugal ont traité de la position de l’Europe et le besoin de l’implication de l’Union européenne pour contribuer à une solution conforme au droit international à la question du Sahara occidental. Ils ont à cet égard demandé aux pays membres de l’Union européenne de respecter la décision de la Cour de Justice Européenne du 21 décembre relative au Sahara occidental qui stipule l’exclusion de ce territoire du champ d’application de tout accord entre l’Union européenne et le Maroc. Le consentement du peuple du Sahara occidental à travers son représentant le Front Polisario est fondamental et incontournable ont martelé les deux orateurs.
Intervenant à la fin des débats, Mhamed Khadad, coordinateur sahraoui avec la MINURSO a rappelé "que le 28 avril le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité la résolution 2153 appelant à la reprise du processus de négociations avec une nouvelle dynamique et un nouvel esprit pour aboutir à une solution qui garantit le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Mais pour que le processus ait des chances de succès, un élément essentiel doit lui être injecté à savoir la pression internationale sur le Maroc pour ne lui laisser d’autre choix que respecter et accepter la légalité internationale. Quand un criminel, un pilleur ou un violeur n’est pas puni il restera sourd devant les appels de la raison et il persévéra dans son forfait. C’est pourquoi les sanctions s’imposent au Maroc pour qu’il respecte les droits nationaux du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance".
Au terme des travaux, la conférence a adopté un appel, signé par les éminents juristes ainsi que les personnalités présentes, pour demander aux pays membres de l’Union européenne et à la Commission européenne de respecter la décision de la Cour européenne de justice du 21 décembre. Toute tentative de passer outre cette décision est illégale et immorale et constituera un obstacle devant les efforts de la communauté internationale pour une solution juste et durable de la question du Sahara occidental.
Aussi la conférence a adressé une lettre au Secrétaire général des Nations Unies M. Antonio Guterres lui rappelant les similitudes entre le Sahara occidental et Timor-Leste et son investissement personnel pour le triomphe de la justice et de la légalité au Timor. Les participants à la conférence appellent le Secrétaire général de l’ONU à tout faire pour mettre un terme à l’injustice imposée, depuis plus de quatre décennies, au peuple sahraoui ce qui implique le respect et l’application des résolutions de l’ONU qui soutiennent le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. 
Au cours de son séjour à Lisbonne, Mhamed Khadad a été reçu, le 31 mai 2017, au Ministère des affaires étragères portugais et a rencontré des membres des groupes parlamentaires. A ces rencontres était présent Ahmed Fal Emhamed, représentant du Front Polisario au Portugal. (SPS)
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